Douleurs après séance d’ostéopathie, pourquoi ?

Ostéopathie

Ostéopathie Approche Tissulaire

Ecrit par : Dominique Laricq

Dominique Laricq est ostéopathe à Bidart

4 Déc, 2024

POURQUOI DES DOULEURS PEUVENT APPARAÎTRE 

APRÈS UNE SÉANCE D’OSTÉOPATHIE PAR APPROCHE TISSULAIRE ?

 

 

Vous sortez d’une séance d’ostéopathie, et il est quasi normal vous vous sentiez bien. 

Pourtant, quelques jours plus tard, voilà qu’apparaissent des signes pour le moins désagréables auxquels vous ne vous attendiez pas. Tout va pour le pire et vous regrettez peut-être d’avoir opté pour le praticien en question. 

Finalement, n’avez-vous pas eu tort d’aller le voir sur les recommandations d’Untel ?  Vous commencez à le regretter et vous vous demandez que faire… 

 

 

Quand c’est pire après la séance

 

 

Juste après une séance d’ostéopathie par Approche Tissulaire, il existe régulièrement une sensation de grande détente et de grande légèreté, accompagnée parfois de l’impression de « planer » un peu.

 

La réaction la plus fréquente est une fatigue qui peut apparaître dans les heures qui suivent la séance et durer de quelques heures à plusieurs jours. Parfois, cette fatigue s’accompagne d’une sensation d’ « avoir été roué de coups ». Le patient peut ressentir des douleurs diffuses, profondes, internes, nouvelles comme après un gros effort.

 

Ces deux réactions sont consécutives à la remise en circulation de toxines qui stagnaient dans les zones d’immobilité libérées par la séance. Ces toxines sont remises en circulation et l’organisme doit les filtrer, les éliminer, comme si elles venaient d’être créées. Le sujet alors est courbaturé comme après un gros effort, comme une reprise d’activité physique intense.

 

Ces réactions peuvent être proportionnelles à l’importance et au nombre de zones d’inerties libérées, mais également à la plus ou moins grande facilité du corps à gérer ses toxines.

 

La douleur qui a amené le patient à consulter peut parfois s’intensifier pendant plusieurs jours.

Pendant les trois/cinq jours suivant une séance d’ostéopathie, rien n’est vraiment significatif.

 

Fatigue et douleurs peuvent être normales et n’indiquent pas que la séance est un échec.

 

Ces réactions expliquent également pourquoi les séances ne doivent pas être trop rapprochées. 

Votre système corporel est remis en mouvement.

L’organisme a besoin d’au moins une semaine pour « digérer » une séance. Une nouvelle intervention créerait plus de perturbations qu’elle n’apporterait de bien-être. La plupart des praticiens espacent même leurs séances davantage.

 

Au travers de ces quelques explications, vous avez une meilleure compréhension 

de ce qui peut se passer en vous après une séance d’ostéopathie par Approche Tissulaire,

une meilleure connaissance de vous-même.

 

Plus de détails concernant ce réflexe désagréable momentané

Ce qui vous arrive porte le nom d’effet-rebond. 

C’est une aggravation réactionnelle transitoire qui survient le lendemain ou le surlendemain d’un soin, alors que tout semblait aller pour le mieux. En général, ce type de réaction a lieu lors des premières séances et ne se reproduit que rarement après. Cette phase est d’autant plus surprenante que le sujet, rentré chez lui soulagé par le soin, se sentait alors beaucoup mieux. 

D’où sa déception : « ça n’a pas marché » 

« ça n’a servi à rien ».

« le praticien n’aurait-il pas fait une bévue ? ». 

Comme c’est étrange ! Ce qui se passe est tout à fait normal, et même plutôt attendu. 

L’effet rebond : c’est un terme usité dans plusieurs disciplines : en médecine, en psychologie, comme en économie. Dans les soins, cette phase – aussi appelée « phase épileptoïde » – dure en général 10 jours. Dix jours durant lesquels tout est possible. Ce qui fait que si la personne ressort de la séance avec un soulagement et cette impression d’être dérouillé, les jours suivants sont moins glorieux. Apparaît une phase d’exagération parfois assez spectaculaire : fatigue, courbature, apparition de douleurs variées, impression d’avoir été passé sous un rouleau compresseur, etc. 

Normalement, au 11ème jour, miracle. Tous ces symptômes disparaissent, y compris celui qui constituait le motif de la consultation.

 

Une expérience utile, nécessaire

 

La douleur n’est pas là pour nuire. Elle a une fonction. Elle est un signal d’alarme qui oblige la personne à réagir, voire à chercher une aide extérieure. Elle peut être aigüe ou chronique, et plus ou moins expressive. A minima, elle subsiste en toile de fond comme une gène supportable au fil des ans. Derrière cette douleur se dessine un système qui arrive aux limites de son adaptation. Le corps s’épuise à lutter contre un déséquilibre permanent

Lorsque nous levons l’obstacle – l’origine du déséquilibre – l’organisme peut enfin se lancer dans un processus de réparation. Celui-ci est consommateur d’énergie et provoque des oedèmes, dits de « réparation », aux endroits qui nécessitent remaniement. Ces zones font partie de la chaine dysfonctionnelle reliant la cause du problème à son expression (le symptôme).

Malheureusement, aux endroits où l’espace manque (au niveau de la sortie des nerfs de la colonne vertébrale, la base du crâne, sous la clavicule, au niveau du canal carpien, certaines articulations, etc.) l’oedème fera compression, ce qui est douloureux, parfois plus qu’avant consultation. 

 

Des signes de bon augure

 

Même si désagréable, cet effet rebond est donc de bon augure. Il révèle que l’organisme retrouve le pouvoir de corriger les problèmes à l’origine du symptôme. En général, cela montre que nous avons touché une cause profonde et assure la disparition d’un amas de symptômes et de la non-réapparition de ceux-ci, sauf si la personne retombait sur la même cause. Ceci serait alors l’indice d’un traumatisme émotionnel inconscient sur laquelle il conviendrait de se pencher.

Après une bonne séance, la personne peut naturellement présenter des signes de fatigue, des courbatures, des douleurs migrantes (un coup le genou qui fait mal, puis la hanche, les lombaires, puis tout ça disparaît alors qu’une autre douleur survient à la nuque, etc.). L’intensité est tout à fait variable et semble dépendre de la chronicité, des tissus concernés et de l’importance du traumatisme à l’origine de tous ces maux. 

 

Pourquoi cela n’apparait-il qu’après la séance ?

La séance apporte un gain. La personne se sent soulagée. Quelque chose vient de se libérer à l’intérieur et ça se ressent. En plus du retour de la mobilité, on a l’impression que « ça circule à nouveau ». Le reste de la journée, après le soin, se passe bien, plutôt bien. Il arrive même qu’on exagère un peu. Certains qui avaient les épaules bloquées, en profitent maintenant pour nettoyer les rideaux ou tailler les haies, choses qu’ils avaient du mal à réaliser auparavant. Nous vous le déconseillons fortement et nous vous demandons de rester calme pour les deux/trois jours qui suivent cette séance. Attention lorsque vous circulez dans les escaliers, autant pour monter que descendre, tenez-vous à la rambarde. Durant cette période de 3 jours, ne faites rien qui pourrait entrainer une chute, un traumatisme. 

 

Mais dès le lendemain, c’est parfois la surprise.

Que s’est-il donc passé ?

 

Pendant le sommeil, le corps est entré dans une phase neurologique parasympathique, c’est-à-dire qu’il s’est mis en mode de récupération. L’organisme est en branle-bas de combat. Les cellules s’activent pour corriger tout ce qui peut l’être et cela se fait par de petites inflammations. Si beaucoup de choses sont à réparer, il est évident qu’il y aura des signes de fatigue, voire des courbatures. Quant aux douleurs, elles ne sont que la suite logique de ces inflammations qui compriment, chauffent, et comme tout cela ne se fait pas dans un état aigu, tout se passe à bas bruit : localement, nous ne voyons rien alors que l’organisme travaille d’arrache-pied en arrière plan.

 

Rendez à César ce qui est à César !

En réalité, même si ces signes sont expressifs les dix premiers jours en moyenne, les réactions de l’organisme en arrière plan s’étalent véritablement sur un mois et demi. Cependant, elles ne sont plus conscientes, c’est-à-dire que la personne ne ressent plus de désagréments.

Néanmoins, il arrive parfois que les douleurs durent, malgré tout, plus longtemps que ces dix jours et que toute la période de réparation d’un mois et demi soit vécue avec difficulté. Dans cette pratique, nous attribuons cela à un élément essentiel dont nous n’avons pas tenu compte, qui pourtant aurait dû être corrigé lors de la séance. En réponse, l’organisme peine à se rétablir et s’exprime. C’est pourquoi au-delà de deux semaines, il nous arrive fréquemment de compléter le soin, soit par un remède homéopathique, soit en faisant revenir la personne entre deux patients pour libérer le blocage sous-jacent. Il s’agit le plus souvent de dérangements vertébraux minimes. 

Si tel n’est pas le cas, l’indication ostéopathique n’est tout bonnement pas appropriée, auquel cas, nous redirigeons le sujet vers le professionnel médical le plus adéquat, tout en restant proche du patient et informé de son évolution.

 

Certaines personnes, se sentant désemparées, cherchent dans l’urgence un autre thérapeute pour soulager la situation devenue catastrophique à leurs yeux. Il faut savoir être rassurant. 

Lorsque le sujet se fait traiter par quelqu’un d’autre après notre séance, deux cas de figure sont possibles : 

  • soit la situation s’aggrave encore (les capacités de régénération sont à nouveaux sollicitées et nous repartons pour un tour) et le patient impute tout ce qui lui arrive au premier thérapeute qui l’a traité ; 
  • soit cela s’atténue aussitôt ou dès le lendemain et le patient croit avoir déniché son sauveur, celui qui – enfin – a su trouver la cause de sa maladie. Dans ce second cas également, le premier thérapeute est aussi mis dans le même sac et sera considéré comme un incompétent, de dangereux par surcroît.

 

Cependant, ce que le patient ignore, c’est que bien souvent le premier thérapeute ayant réellement touché la vraie cause de la maladie, ce qui arrive ensuite est tout simplement la phase épileptoïde de cet effet rebond. Le moindre petit soin dans cette phase accélère la réparation de manière spectaculaire et ce qui était attribué au thérapeute « sauveur » n’est autre que la conséquence naturelle du premier traitement. 

 

Comment réagir ?

Tout d’abord, rappelez-vous qu’en fin de séance votre praticien vous a invité à garder le contact. Alors appelez-le, envoyez-lui un SMS en lui exprimant ce qui se passe pour vous. 

Au travers de cette conversation, déboucherons diverses orientations.

 

Les conseils de votre praticien : rester calme pour les deux/trois jours qui suivent cette séance. Attention lorsque vous circulez dans les escaliers, autant pour monter que descendre, tenez-vous à la rambarde. Durant cette période de 3 jours, ne faites rien qui pourrait entrainer une chute, un traumatisme.

 

Aidez-vous également de diverses substances naturelles :

– De l’Arnica en homéopathie, 5CH 3 granules toutes les heures au début, puis 3 granules 3x/jour ensuite. Cela réduit les oedèmes.

– Du Curcuma en gélules qu’on trouve en pharmacie et en magasin diététique. Associé au poivre vert, sa biosdisponibilité est meilleure. Le Curcuma optimise l’inflammation et la rend plus efficace, et donc moins intempestive. De ce fait, on peut considérer en quelque sorte cette épice comme un anti-inflammatoire. Testez si jamais vous avez des aphtes, c’est extraordinaire !

 – Huile Essentielle Hélichryse Italienne : 1 goutte par jour en voie interne (sur du miel par exemple) et 1 goutte pure ou mélangée avec une huile d’olive, à masser sur la zone douloureuse. Cette huile essentielle réduit considérablement le temps de récupération.

– Mettez une bouillotte à hauteur du foie. La chaleur dilate les veines, ce qui fait un appel de sang veineux dans le foie et décongestionne à distance les zones d’inflammation, sur lesquelles devrait être appliquée simultanément une compresse froide par tranche de dix minutes.

– Boire de l’eau. 

– Reposez-vous ! Eh oui, c’est en dormant qu’on guérit le plus vite.

– Prenez du Magnésium. Le Magnésium est considéré comme un dépolluant de l’organisme, mais il est aussi capable de calmer le corps et de le ramener dans une phase de récupération. Mais attention ! Si vous avez une dette en sommeil, attendez-vous à être assommé par le magnésium. Le sommeil deviendra un impératif contre lequel il sera difficile de lutter.

– Remerciez votre corps, gratifiez-le et songez à lui avec bienveillance. Il fait ce qu’il faut et il le fait bien : il est nullement en défaut ! IL EST VOTRE MEILLEUR AMI !

 

Notes :  https://www.approche-tissulaire.fr (site de Pierre Tricot)

 

Comment appréhender la douleur, l’usure corporelle ?

Pour en savoir un peu plus, www.anglet-osteopathe.fr

 

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